Les Italiens appelés à un référendum sur leur Constitution¹

Le week-end prochain, les Italiens sont appelés à voter pour deux scrutins majeurs : un référendum pour réduire le nombre de parlementaires et des élections pour renouveler les élus de 7 régions. Le modèle idéal pour l’Union européenne qui attend avec impatience que la France opte pour une or-ganisation semblable !

Référendum sur la réduction du nombre de parlementaires

Suite aux « recommandations », en fait, obligatoires de l’UE, les Italiens devront voter sur la réduc-tion ou non, d’un tiers du nombre de parlementaires. En cas de victoire du « Oui », le nombre de députés passerait de 630 à 400 et le nombre de sénateurs de 315 à 200. Les Italiens de l’étranger seraient représentés par 8 députés contre 12 aujourd’hui et 4 sénateurs contre 6.
Prévu au printemps mais reporté en raison du Covid-19, le référendum est au cœur des discussions politiques depuis près d’un an. La réforme des articles 56, 57 et 59 de la Constitution, qui fixe le nombre de députés et de sénateurs, avait été approuvée par les députés le 8 octobre 2019 et devait entrer en vigueur en janvier 2020, avant d’être suspendue à la demande de sénateurs exigeant de la soumettre à référendum.

Cette baisse drastique du nombre de parlementaires de plus d’un tiers (36,5%) était le cheval de bataille du Mouvement 5 étoiles. Luigi Di Maio en avait fait une condition non négociable lors de son alliance avec le Parti Démocrate (PD) en août dernier, suite à la rupture de la coalition gouverne-mentale M5S-Lega. L’argument présenté est le même que celui de la macronie lors de sa réforme présentée en conseil des ministres le 28 août 2020 qui prévoit une suppression de 25% des parle-mentaires français.
En Italie, comme en France, le principal argument avancé en faveur de la loi est la réduction du coût de l’activité politique, qui aiderait à rééquilibrer le budget de l’Etat. Selon Luigi Di Maio, le chef du M5S, cette « réforme » du parlement devrait permettre d’économiser 500 millions par législature, soit 100 millions par an. Mais, pour l’Observatoire des comptes publics italiens, les économies dégagées seraient bien plus limitées : elles n’atteindraient que 285 millions sur une législature de 5 ans… En Italie, comme en France, les pro-réforme arguent également que celle-ci rendrait la machine législa-tive plus efficace.

La France a déjà vécu une absurdité comparable : La « réforme » des régions. Résultat ? les « coûts » ont explosé…

Selon la volonté de l’UE et de ses gouvernements inféodés, l’Italie, aujourd’hui le deuxième parle-ment le plus fourni comparé à la population dans l’UE, deviendrait le plus limité en nombre, juste après l’Allemagne. Il n’y aurait plus qu’un parlementaire pour 100 000 habitants de la Péninsule, contre 1 pour 63 000 aujourd’hui (à titre comparatif, en France, avec un total de 925 députés et sé-nateurs, on dénombre un parlementaire pour 70 000 habitants). Le Royaume-Uni, qui est sorti de l’UE et dont tous les européistes admirent le système démocratique, compte quelque 1 400 membres du parlement…

En réalité, en Italie, en France, comme dans les autres pays de l’UE, l’enjeu de cette contre-réforme n’est pas une pseudo-économie financière ni de revigorer la démocratie. C’est au contraire de con-centrer le pouvoir et d’éloigner un peu plus les élus du peuple. Le néolibéralisme que veulent impo-ser l’UE et Macron est incompatible avec la démocratie, mais il faut sauver les apparences.

Sept régions élisent leurs prochains gouvernants

Les électeurs de Ligurie, de Vénétie, de Toscane, des Marches, de Campanie, des Pouilles et de la Vallée d’Aoste sont aussi appelés aux urnes pour choisir leur président de région et leur conseil ré-gional pour les cinq prochaines années. L’élection se déroule en un tour, 80% des sièges étant attri-bués à la proportionnelle et 20% à la majorité plurinominale (aussi appelée représentation propor-tionnelle à scrutin de liste où le nombre de sièges à pourvoir est partagé en fonction du nombre de voix recueillies).
Avec des compétences variables d’un endroit à l’autre, les régions ont un pouvoir politique impor-tant, notamment dans les transports, la santé, la culture ou l’urbanisme. En plus de son pouvoir légi-slatif local, le conseil régional peut proposer des lois à la Chambre des députés et partage de nom-breuses prérogatives avec l’Etat, par exemple en matière d’enseignement, d’emploi ou de commerce extérieur.
Chaque région peut par ailleurs ajuster sa loi électorale, ce qui explique que toutes ne votent pas en même temps ni sous les mêmes conditions. Les dernières à avoir voté sont la Calabre et l’Emilie-Romagne en janvier 2020. Depuis, treize régions sont gouvernées par des élus issus de partis du centre à l’extrême droite (Forza Italia, Lega, Fratelli d’Italia) et six sont détenues par des coalitions sociales démocrates dominées par le PD.

Cette organisation préfigure le projet de loi de la macronie, dit « 3D » (Décentralisation, différencia-tion et déconcentration) qui est un alignement sur les « recommandations » de l’UE qui vise à « l’autonomie » des régions de France, sur le mode allemand, italien, espagnol, etc. Il suffit d’examiner les régions italiennes pour voir que c’est la destruction de l’unité de la nation française et la constitution de petits fiefs…

Et si Macron veut nous faire croire que « sa » réforme sera une mesure favorisant la démocratie il nous trompe !
Le peuple français est attaché à sa nation et à l’égalité des droits quels que soient la région, la ville, le village où l’on habite ! Si sa réforme passe il faut souhaiter bonne chance à ceux qui changeront de région ou de ville pour travailler et vivre !

On y reviendra, évidemment !

[1] Articolo originale su pardem.org
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